Paroisse Sainte Kateri Tekakwitha

Diocèse de Tours

Accueil > Foi et vie chrétienne > Témoins du Christ > Sainte Kateri Tekakwitha !
Sainte Kateri Tekakwitha !
Par VDA**********AIL le 18/10/2012 13:00:00:00, cet article a été lu 9498 fois.
http://www.dclv.fr/DCLV_WEB/photos_news/Kateri2.jpg
A Rome pour la canonisation de Kateri Tekakwitha...

 
A l'occasion de la canonisation de la Bienheureuse Kateri Tekakwitha, un pèlerinage est organisé à Rome du 20 au 23 octobre. Explications...

Quel lien y a-t-il entre Kateri Tekakwitha et le diocèse de Tours ? Réponse : une paroisse ! Elle se trouve dans le doyenné de Château-la-Vallière.
Ce serait la seule paroisse, en France, à porter le nom de cette jeune iroquoise (1656-1680).
D'où l'idée d'aller à Rome le jour de sa canonisation.
Vingt-quatre personnes ont prévu de s'y rendre. Toutes habitent le doyenné.
Le père Pierre le Bouteiller, curé in solidum, les accompagnera.
Avant, le 14 octobre, les pèlerins seront bénis lors de la messe dominicale de Château-la-Vallière à 10h30.

Après, le 28 octobre, à leur retour, une messe solennelle sera célébrée au même endroit et à la même heure par Mgr Aubertin.

CONTACT :
Service diocésain des pèlerinages
Mme Sylvie Chaigneau
Tél. 02 47 31 14 50


http://www.famillechretienne.fr/images/fr/new_header/newlogo.png
(Information Site Premium Famille Chrétienne)

Canonisation de Kateri Tekakwitha : un lys dans la vallée iroquoise

  • Famille Chrétienne
  • 20/10/2012
  • Numéro 1814
  • Par Cyril Lepeigneux

Kateri Tekakwitha (1656-1680) sera canonisée le 21 octobre à Rome. Elle deviendra ainsi la ­première sainte amérindienne. Retour sur l’évangélisation de la Nouvelle-France, où a éclos « le lys des Mohawks ».

Kateri n’est pas Pocahontas. Ces Amérindiennes ont vécu au XVIIe?siècle et sont mortes dans la vingtaine. Mais si la seconde, algonquine, s’est mariée à un Anglais, la première, iroquoise, s’est donnée au Seigneur dès son plus jeune âge. Et si Pocahontas s’est convertie en épousant un Européen en secondes noces, Kateri est née chrétienne grâce à Fleur-de-la-Prairie, sa mère. Enfin, alors que Pocahontas est devenue une héroïne de roman, Kateri a vécu en sainte, ce que l’Église universelle fêtera ce 21?octobre à Rome.

Deux miracles ont permis à Kateri d’accéder à l’honneur des autels?: à sa mort en 1680, son visage grêlé par la variole est devenu parfait, à tel point qu’elle sera surnommée « le lys des Mohawks?» (1)?; et en 2006, un jeune garçon de Seattle a été sauvé de cette maladie par son intercession.

Mais la sainteté de Kateri n’est pas tombée du ciel pour naître dans des plaines sauvages, situées entre les États-Unis et le Canada actuels. Elle a germé en Nouvelle-France, sur ces terres «?découvertes?» par Jacques ­Cartier dès 1534 au nom de François Ier. Des terres où arrivèrent les colons français avec Samuel de Champlain dès 1608, lors de la fondation de la ville de Québec, et avec les Pères jésuites en 1625.

Venus de France à une époque où les congré­gations fleurissaient, les « robes noires?» ont gagné ces territoires à l’invitation des Frères récollets ­franciscains. À leur arrivée, Jean de Brébeuf, le ­fondateur de la mission huronne, n’hésite pas à quitter les rives du fleuve Saint-Laurent pour entrer plus avant dans les terres. Bientôt, il prend la direction du grand lac Huron, qui se trouve à trente-cinq jours de canoë et de portage dans les marais.

Pour le Père René Latourelle, s.j., spécialiste de ces saints martyrs canadiens, «?l’évangélisation des Amérindiens était facile car leur âme était prête. Mais ce que l’on ne voit pas aujourd’hui, c’est que les conflits entre Blancs ont tout mis par terre?!?» En effet, la guerre entre Anglais et Français donne un coup d’arrêt brutal à la progression de la mission entre 1629 et 1632.

Alors que se poursuivent les querelles ancestrales entre les tribus, vient le temps de la colonisation et de l’hostilité des Amérindiens envers les missionnaires qui accompagnent les Européens pour le commerce de la fourrure. Se déplacer dans le pays devient compliqué, mais les Pères poursuivent avec foi leur mission, aidés par les donnés (2). De leur côté, les «?sauvages?» avec qui ils vivent sont impressionnés par leur savoir (écriture, boussole, pendule, prédictions d’éclipse…). Certains des Pères passent alors pour de grands sorciers, à la fois craints et menacés.


 La mission malgré les exactions

Dès 1635, les religieux multiplient leurs voyages, sillonnant dans de pénibles conditions de vastes distances. Les menaces de mort se multiplient contre eux. Pour autant, l’œuvre d’évangélisation des Hurons progresse?: en 1638, la mission comprend trente-deux villages, soit douze mille personnes, et le nombre de convertis augmente. De nouvelles missions sont ouvertes.

Mais la proximité des Pères français avec les Hurons fait des premiers la cible de leurs ennemis séculaires, les Iroquois. En 1642, les Mohawks capturent ainsi le chirurgien René Goupil, un donné, et le Père Isaac Jogues. Le premier est massacré. Le second, mutilé, est réduit en esclavage jusqu’à son enlèvement par des Hollandais, qui le ­ramènent en France. Il repart bientôt pour le Québec où il est envoyé en ambassade auprès des Mohawks en 1646. C’est là-bas qu’il meurt assassiné.

Malgré ces exactions, la mission se poursuit et se développe encore. En 1648, on comptabilise dix-huit Pères dirigeant onze missions réparties sur le territoire. Dans l’année, ils baptisent même jusqu’à mille huit cents personnes. Forts de ce succès de la grâce, ils attendent des renforts venus de France pour travailler à la moisson. De leur côté, les Iroquois poursuivent leur guerre et assassinent le Père Daniel. S’ensuivent plusieurs attaques contre les missions et la capture, puis la mort, des autres Pères dont Jean de Brébeuf, dans des conditions atroces. Durant l’été 1650, c’est l’hallali?: les missions disparaissent les unes après les autres sous les flammes. Les Hurons, amis des Français, sont décimés, et les Pères jésuites presque tous martyrisés ou tués. Les derniers rescapés gagnent les abords de Québec.

La mission des religieux française semble s’ané-antir dans les flammes et le sang. Mais de ce sang des martyrs mêlé à la terre, va surgir, vingt-cinq ans plus tard, le destin exceptionnel de Kateri Tekak­witha, «?la Geneviève de la Nouvelle-France?».

Cyril Lepeigneux

(1) Les Mohawks sont une tribu iroquoise.
(2) Laïcs qui remplissent le rôle de Frères coadjuteurs en pêchant, chassant, cultivant la terre.

Kateri, un modèle de piété

Pour mieux connaître Kateri Tekakwitha, il faut se plonger dans les relations, ces lettres que les Pères missionnaires s’envoyaient. C’est ce qu’a fait le chanteur français Daniel Facérias en 2002, pour préparer son spectacle lors des JMJ de Toronto?: «?Après avoir tué Jean de Brébeuf, Cendre-Chaude se sent mal et grimpe dans un arbre pour retrouver son calme. Là, il voit “le visage du dieu du grand prêtre blanc”. Saisi par le Christ, il est chassé du village. C’est lui qui, plus tard, sauvera Kateri en l’enlevant de chez son oncle pour la mettre à l’abri dans la mission des Pères jésuites?».

En effet, après la mort de ses parents, Fleur-de-la-Prairie et Cerf-Agile, et de son petit frère, tous emportés par la petite vérole, la fillette est recueillie par un de ses oncles. Celle qui sera baptisée sous le nom de Kateri (dérivé de Catherine) se souvient des chants et prières que lui fredonnait sa mère. Cette dernière avait découvert la foi au contact de colons français du côté de Trois-Rivières, en aval de Montréal. Kateri n’a donc pas été convertie par les Pères jésuites, mais elle a été enseignée par sa mère?: cela désamorce les accusations de certains Amérindiens, qui la suspectaient de traîtrise.

Kateri n’a rien dit, rien écrit. Mais elle est cette Amérindienne par qui Dieu parle aux Amérindiens. Dans les relations, on apprend qu’elle a vécu comme Thérèse de Lisieux. Pas dans un monastère, même si elle avait proposé d’en fonder un, mais dans l’abandon à Dieu, la chasteté, la charité et l’ascèse. «?C’était une contemplative, poursuit Daniel Facérias, ce qui étonnait les Jésuites, confrontés à la qualité de sa prière, de son oraison, de son silence et de sa contemplation. » Kateri avait bien une âme d’Amérindienne pour qui la Nature est le temple de Dieu.

Cyril Lepeigneux


Ronald Deacon Boyer : « Kateri va unir notre peuple »

  • Famille Chrétienne
  • 20/10/2012
  • Numéro 1814
  • Par Propos recueillis par Cyril Lepeigneux

Cet Amérindien est diacre du Centre Kateri, dans la réserve indienne de Kahnawake. Il est vice-postulateur de la cause de canonisation de Kateri Tekakwitha.

Comment les Amérindiens ont-ils «?intégré?» la foi catholique??

Nous sommes nés en tant qu’êtres humains remplis et guidés par l’esprit du bien (le «?Grand Esprit?»). Dans notre langue, il n’y a pas de méchanceté. Pour exprimer la colère avec des gros mots, nous devons emprunter à votre ­langue. D’instinct, nous faisons du bien aux autres comme nous le ferions à nous-mêmes. Nous avons été ­éduqués depuis notre petite enfance à ne ­regarder que le bon chez les autres, à ne faire que le bien pour les autres, à ne dire que du bien des autres, à ne pas nuire à leur réputation. Quand quelqu’un fait du mal, ses enfants innocents ont à subir les conséquences de ses actes.

Notre peuple a toujours rendu grâce au lever du soleil, appelant des bénédictions pour être guidé. Avant même de présenter nos demandes au Créateur, et sachant qu’Il y accède, nous avons l’habitude de Lui rendre grâce. Le soir, nous remercions pour tout ce que nous avons reçu, et Lui demandons aussi de veiller sur notre communauté.

Toutes ces raisons expliquent pourquoi nous avons accepté la foi catholique. Parce qu’elle parle de Dieu de la même manière que nous Le connaissions dans notre propre spiritualité.

Est-il vrai qu’aujourd’hui, votre peuple revient à ses anciennes croyances??

La majeure partie de notre peuple n’a pas ­abandonné ses anciennes coutumes. La plupart ont accepté la foi catholique et continuent à pra­tiquer selon leurs anciennes coutumes pour devenir de meilleurs chrétiens et pour être meilleurs humainement.

Le monde ferait mieux de revenir à ses coutumes ancestrales, parce que c’est là que chacun a appris à vivre en harmonie avec la terre nourricière et à ne pas mépriser ses contemporains. C’est dans notre culture (et vous, dans la vôtre) que nous ­apprenons comment vivre en harmonie les uns avec les autres. Notre Seigneur Jésus élève notre culture, la purifie, et nous montre comment par­tager nos talents avec les autres et rejoindre ceux d’entre nous qui sont les plus démunis.

La canonisation de Kateri est-elle une bonne chose pour les habitants de la réserve??

Oui, la reconnaissance de Kateri Tekakwitha par l’Église catholique est une bonne chose. Nous l’avons tellement attendue?! Beaucoup d’Amé­rindiens traditionnels vont à Rome pour rendre ­hommage à Kateri. Tous ceux que je connais se réjouissent qu’elle soit élevée au plus haut rang par l’Église catholique. C’est elle qui fera l’unité de notre peuple, divisé depuis trop longtemps.

C’est aussi l’occasion de montrer aux hommes blancs que nous, les Amérindiens, sommes des personnes capables de spiritualité. Nous ne sommes ni des «?­brûleurs de wagons?» ni des personnes paresseuses?!

Comment Kateri peut-elle vous aider à annoncer le Christ??

Ces vingt-neuf dernières années, Kateri m’a aidé dans mon ministère à parler plus facilement de Dieu à des personnes de Montréal, de tout le Canada, et même aux États-Unis. Mon ministère m’amène régulièrement à présider des rassem­blements, ­spécialement avec des personnes de cultures ­différentes. Jusqu’à aujourd’hui, Kateri a été mon guide. Et elle continuera à l’être.

Propos recueillis par Cyril Lepeigneux



http://82.165.45.66/DCLV_WEB/photos_news/Pelerinage_Rome_BCT.jpg

La Mohawk Kateri Tekakwitha sera canonisée à l'automne prochain

La Presse canadienne   20 février 2012  

Vatican — La Mohawk Kateri Tekakwitha, enterrée à Kahnawake dans la région de Montréal, sera canonisée le 21 octobre, a annoncé samedi dernier le pape Benoît XVI.

Kateri Tekakwitha, qui a passé la majeure partie de sa vie dans le nord de l'État de New York, deviendra la première Amérindienne à être sacrée sainte. Six autres personnalités seront également canonisées au cours de la cérémonie l'automne prochain, qui doit être célébrée au Vatican.

Le pontife a déjà sanctionné les miracles qu'aurait accomplis l'Amérindienne, ce qui constitue la dernière étape sur le parcours vers la sainteté. Surnommée le «Lys des Mohawks», Kateri Tekakwitha est née dans ce qui deviendra l'État de New York en 1656.

Les restes de Kateri Tekakwitha gisent dans un tombeau de marbre à l'église Saint-François-Xavier, à Kahnawake, près de Montréal.

Le diacre de l'église de Kahnawake, Ron Boyer, a souligné l'ardeur avec laquelle la communauté avait travaillé pour que l'Amérindienne soit faite sainte.

Il s'est déclaré satisfait, ajoutant en entrevue samedi qu'il songeait désormais à se reposer. M. Boyer a indiqué avoir travaillé à cette cause pendant les 29 dernières années, avec l'aide de son épouse et de leur ministère.

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Richard Smith, a quant à lui indiqué que la communauté canadienne s'unissait à leurs «frères et soeurs américains pour accueillir cette joyeuse nouvelle», soulignant que Kateri Tekakwitha était un symbole de l'Église catholique d'un côté comme de l'autre de la frontière.

L'autochtone est décédée en 1680, à l'âge de 24 ans, et le processus de sa canonisation a été amorcé il y a plus d'un siècle, en 1884.

Elle avait été déclarée vénérable en 1943. Le pape Jean-Paul II l'avait béatifiée en 1980, faisant d'elle la «première autochtone d'Amérique» à recevoir ce titre.

La jeune femme a connu une vie difficile, ayant perdu mère, père et frère de la variole alors qu'elle n'avait que quatre ans. L'enfant, qui a gardé des cicatrices de la maladie, a été recueillie par son oncle et sa tante et a eu ses premiers contacts avec le christianisme par l'entremise de missionnaires. La Mohawk a embrassé la foi catholique avec ferveur après avoir été baptisée, à l'âge de 18 ans. Kateri Tekakwitha a continué à croire à la religion catholique, malgré une vive opposition, avant de s'installer dans la région actuelle de Kahnawake.

On prétend que ses cicatrices ont disparu à sa mort, révélant sa grande beauté, et que plusieurs personnes malades, qui avaient assisté à ses funérailles, ont par la suite guéri. La vision de Kateri Tekakwitha serait apparue à deux personnes dans les semaines suivant sa mort.

Le pape Benoît XVI a fait l'annonce de la canonisation à venir de l'Amérindienne samedi au Vatican, après avoir nommé 22 nouveaux cardinaux, dont l'archevêque de Toronto, Mgr Thomas Collins.