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Mois de mai, mois de Marie : une coutume récente ?
Par VDA**********AIL le 28/04/2022 19:50:53:00, cet article a été lu 23335 fois.


Depuis quand dit-on que le mois de mai est dédié à l’intercession de la Vierge Marie ? Le père Renaud Saliba, recteur du sanctuaire de Pontmain lieu d’une apparition mariale datant de 1871 dans le diocèse de Laval, nous apporte quelques explications sur le sens de la période particulière qu’est le mois de Marie...


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École de prière

« La prière à l’école de la Vierge Marie« , avec Mgr Jordy, à L’Ile-Bouchard, de 15h à 17h, les samedis.

Déjà 4 après-midis où nous avons eu la joie d’accueillir notre archevêque, qui nous a enseigné et édifié sur la prière. C’était l’occasion pour la centaine de personnes présentes, d’être profondément renouvelées dans leur intimité avec le Christ.  N’hésitez pas à nous rejoindre pour la prochaines rencontres :

  • 21 mai 2022

RDV à l’accueil Notre-Dame, rue Gambetta, à côté de l’église St-Gilles.

Inscription recommandée.


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Pourquoi le mois de mai est-il associé à Marie ?

Il est difficile de dire précisément pourquoi le mois de mai est associé à la Vierge Marie. Le mois de mai ne comporte pas traditionnellement une grande fête mariale comme les mois d’août ou de décembre. Ce n’est que depuis la réforme liturgique de 1969 que la Visitation est fêtée le 31 mai. Il ne faut donc pas aller rechercher une explication du côté du cycle liturgique mais plutôt du côté du cycle des saisons. En Europe, le mois de mai c’est le mois des fleurs, le mois où le printemps se manifeste dans toute sa vitalité.pélé national mois de marie

Ainsi dès le 13ème siècle, le roi de Castille Alphonse X le Sage (1221-1284) avait associé dans un de ses poèmes la beauté de Marie à celle du mois de mai. Au 14ème siècle le frère dominicain Henri Suso (1295-1366) avait pris l’habitude le premier mai d’orner les statues de Marie de couronnes de fleurs. Il y a donc très probablement un lien entre la beauté de la flore qui se déploie au mois de mai et notre Mère du ciel, la belle Dame, comme on l’appelle ici à Pontmain.

A quand remonte cette coutume du mois de Marie ?

C’est à Rome, à la fin du 16ème siècle, qu’est née la coutume de consacrer les 31 jours du mois de mai à une prière mariale renforcée. Saint Philippe Néri (1515-1595) par exemple rassemblait les enfants autour de l’autel de la Sainte Vierge dans la Chiesa Nuova. Ils leur demandaient d’offrir à la Mère de Dieu des fleurs du printemps, symboles des vertus chrétiennes qui devaient aussi éclore dans leur vie chrétienne. Le mois de Marie est donc depuis le début, non seulement un bel acte de piété envers la Vierge Marie mais aussi un engagement à se sanctifier jour après jour.


Au 17ème siècle et au 18ème, les Jésuites ont beaucoup œuvré pour diffuser cette dévotion dans toute l’Italie. Ils recommandaient que, la veille du 1er mai, dans chaque maison, on dresse un autel à Marie, décoré de fleurs et de lumière. La famille était invitée à se réunir pour prier en l’honneur de la Sainte Vierge et à tirer au sort un billet indiquant la vertu à mettre en application le lendemain.
Cependant c’est en approuvant cette dévotion en 1815 que le Pape Pie VII (1742-1823) va permettre sa très grande diffusion dans toute l’Eglise. Le mois de Marie sera célébré dans les paroisses et dans les familles.

Le mois de Marie à Pontmain

Dans un sanctuaire marial comme Pontmain où a eu lieu une apparition de Notre Dame reconnue par l’Eglise, on peut dire que c’est toute l’année le mois de Marie. Lorsque que nous racontons l’histoire de l’apparition, nous faisons la part belle au curé de la paroisse l’abbé Michel Guérin. Il n’a pas vu dans le ciel la belle Dame le 17 janvier 1871, mais par son travail pastoral et surtout par son amour de la Vierge Marie, il a comme préparé cet évènement heureux. L’abbé Guérin a instauré le mois de Marie en 1846 soit dix ans après son arrivée dans ce petit hameau où tout était à faire. Il a commencé par offrir une petite statue de la vierge Marie à chaque famille pour encourager la prière du chapelet à la maison, puis il a restauré la vieille église délabrée. Ensuite il a placé une grande statue de la Vierge au-dessus du maître autel. Enfin, il a construit une école pour les enfants du village. Quand tout cela a été en place il a donc pu instaurer le mois de Marie. Et à Pontmain, le mois de Marie c’était avant tout le pèlerinage quotidien des enfants à l’église paroissiale avant l’ouverture de l’école. Les sœurs emmenaient en procession les enfants pour déposer un bouquet de fleurs, réciter une dizaine de chapelet et chanter un cantique marial. Ainsi chaque mois de Marie entre 1846 et 1871 a été comme une préparation de l’apparition du 17 janvier, avec au premier rang des enfants venant au-devant de Notre Dame.Mayenne.

Comment vivre ce mois singulier en période de confinement/déconfinement ? Quel sens particulier prend-il en ces temps troublés ?

Ne pas oublier le temps pascal

Le mois de mai coïncide chaque année avec le temps pascal, c’est particulièrement vrai cette année où le 31 mai est le dimanche de Pentecôte. Le mois de Marie ne doit faire « concurrence » au temps pascal mais au contraire nous aider à le vivre.
Lorsque nous récitons les mystères glorieux du chapelet nous parcourons avec Marie les trois grandes étapes du temps pascal : la Résurrection l’Ascension et la Pentecôte.
Lorsque que nous contemplons la vie de Marie nous découvrons la toute pure, celle qui n’a pas péché, or le temps pascal est le moment où nous prenons conscience que par la Résurrection nous sommes morts au péché. Ainsi le mois de Marie est l’occasion de pratiquer les vertus qui manifestent la vie nouvelle dans la force de l’Esprit.

Habiter la maison de Dieu

Pendant le temps de confinement, beaucoup ont dû aménager ou agrandir un coin prière dans leur maison. Nous avons découvert que nos domiciles pouvaient être des lieux de célébrations. Nous avons consacré un moment particulier de la journée à la prière avec régularité et ponctualité. Tout cela est en lien avec la piété mariale du mois de mai qui va nous permettre de prolonger cette expérience.


Dans nos coins prières, au mois de mai, il s’agit évidemment de mettre en évidence, une statue, une image de la Vierge Marie. C’est un grand réconfort de pouvoir contempler le beau visage bienveillant de Marie.
Le mois de Marie est aussi un moment privilégié pour chanter des chants à Marie. Il est étonnant de constater la très grande variété de ces chants, et chaque année, de nouvelles compositions viennent enrichir le répertoire. Au moment de l’apparition de Pontmain le cantique préférée était « Mère de l’espérance dont le nom est si doux protégez notre France, priez, priez pour nous »

Se faire pèlerin

Nous entrons dans le temps du déconfinement. C’est une invitation à quitter un peu notre coin prière, aussi beau soit-il, pour découvrir des paroisses, des abbayes et des sanctuaires qui nous parlent de la Vierge Marie. En 1823, l’Abbé Letourneau dans son ouvrage sur « le nouveau mois de Marie » proposait de lier chaque jour du mois de Mai à un grand pèlerinage marial en commençant par Rome Lorette, Paris, Tolède… C’est une très belle idée car la Vierge Marie nous ouvre sur le monde. En ses apparitions, elle nous fait prendre conscience que l’Eglise est vraiment universelle. Le mois de mai est donc l’occasion de sortir de chez soi pour aller découvrir un lieu marial pour que l’histoire de ce lieu devienne aussi notre histoire.




Mois de mai, mois de Marie : une coutume récente ?

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Que m’enseigne l’évolution de la

dévotion mariale depuis les premiers chrétiens ?


D’OU VIENS-TU MARIE ?
Un film de Valérie Manuel (©CFRT-2013 - 29min)

A partir de cette question récurrente « D’où viens-tu Marie ? », la réalisatrice nous présente les évolutions de la représentation de la Vierge au fil des siècles des catacombes de Priscille, à la basilique de Saint Pierre de Rome et à la cathédrale de Paris....
A travers une sélection des plus belles œuvres d’art, ce documentaire nous permet de comprendre l’évolution de la figure de la Vierge dans l’art. Décryptées dans leur contexte historique, ces œuvres et l’intention de leurs auteurs mettent en lumière l’évolution de la dévotion des fidèles à Marie. Et, après le drame de l’incendie, il est d’autant plus touchant de se retrouver dans Notre-Dame de Paris
au pied de ces œuvres...