|
 A Rome pour la canonisation de Kateri Tekakwitha... |
|
|
|
A
l'occasion de la canonisation de la Bienheureuse Kateri Tekakwitha, un
pèlerinage est organisé à Rome du 20 au 23 octobre. Explications...
Quel
lien y a-t-il entre Kateri Tekakwitha et le diocèse de Tours ? Réponse :
une paroisse ! Elle se trouve dans le doyenné de Château-la-Vallière.
Ce serait la seule paroisse, en France, à porter le nom de cette jeune iroquoise (1656-1680).
D'où l'idée d'aller à Rome le jour de sa canonisation.
Vingt-quatre personnes ont prévu de s'y rendre. Toutes habitent le doyenné.
Le père Pierre le Bouteiller, curé in solidum, les accompagnera.
Avant, le 14 octobre, les pèlerins seront bénis lors de la messe dominicale de Château-la-Vallière à 10h30.
Après, le 28 octobre, à leur retour, une messe solennelle sera célébrée au même endroit et à la même heure par Mgr Aubertin.
CONTACT :
Service diocésain des pèlerinages
Mme Sylvie Chaigneau
Tél. 02 47 31 14 50 | |
(Information Site Premium Famille Chrétienne)Canonisation de Kateri Tekakwitha : un lys dans la vallée iroquoise
- Famille Chrétienne
- 20/10/2012
- Numéro 1814
- Par Cyril Lepeigneux
Kateri Tekakwitha (1656-1680) sera canonisée le 21 octobre à
Rome. Elle deviendra ainsi la première sainte amérindienne. Retour sur
l’évangélisation de la Nouvelle-France, où a éclos « le lys des Mohawks ».
Kateri n’est pas Pocahontas. Ces Amérindiennes ont vécu au
XVIIe?siècle et sont mortes dans la vingtaine. Mais si la seconde,
algonquine, s’est mariée à un Anglais, la première, iroquoise, s’est
donnée au Seigneur dès son plus jeune âge. Et si Pocahontas s’est
convertie en épousant un Européen en secondes noces, Kateri est née
chrétienne grâce à Fleur-de-la-Prairie, sa mère. Enfin, alors que
Pocahontas est devenue une héroïne de roman, Kateri a vécu en sainte, ce
que l’Église universelle fêtera ce 21?octobre à Rome. 
Deux
miracles ont permis à Kateri d’accéder à l’honneur des autels?: à sa
mort en 1680, son visage grêlé par la variole est devenu parfait, à tel
point qu’elle sera surnommée « le lys des Mohawks?» (1)?; et en 2006, un jeune garçon de Seattle a été sauvé de cette maladie par son intercession. Mais
la sainteté de Kateri n’est pas tombée du ciel pour naître dans des
plaines sauvages, situées entre les États-Unis et le Canada actuels.
Elle a germé en Nouvelle-France, sur ces terres «?découvertes?» par
Jacques Cartier dès 1534 au nom de François Ier. Des terres où
arrivèrent les colons français avec Samuel de Champlain dès 1608, lors de la fondation de la ville de Québec, et avec les Pères jésuites en 1625. Venus
de France à une époque où les congrégations fleurissaient, les « robes
noires?» ont gagné ces territoires à l’invitation des Frères récollets
franciscains. À leur arrivée, Jean de Brébeuf,
le fondateur de la mission huronne, n’hésite pas à quitter les rives
du fleuve Saint-Laurent pour entrer plus avant dans les terres. Bientôt,
il prend la direction du grand lac Huron, qui se trouve à trente-cinq
jours de canoë et de portage dans les marais. Pour le Père René Latourelle, s.j., spécialiste de ces saints martyrs canadiens, «?l’évangélisation
des Amérindiens était facile car leur âme était prête. Mais ce que l’on
ne voit pas aujourd’hui, c’est que les conflits entre Blancs ont tout
mis par terre?!?» En effet, la guerre entre Anglais et Français donne un coup d’arrêt brutal à la progression de la mission entre 1629 et 1632. Alors
que se poursuivent les querelles ancestrales entre les tribus, vient le
temps de la colonisation et de l’hostilité des Amérindiens envers les
missionnaires qui accompagnent les Européens pour le commerce de la
fourrure. Se déplacer dans le pays devient compliqué, mais les Pères
poursuivent avec foi leur mission, aidés par les donnés (2). De leur
côté, les «?sauvages?» avec qui ils vivent sont impressionnés par leur
savoir (écriture, boussole, pendule, prédictions d’éclipse…). Certains
des Pères passent alors pour de grands sorciers, à la fois craints et
menacés.
La mission malgré les exactions Dès
1635, les religieux multiplient leurs voyages, sillonnant dans de
pénibles conditions de vastes distances. Les menaces de mort se
multiplient contre eux. Pour autant, l’œuvre d’évangélisation des Hurons
progresse?: en 1638, la mission comprend trente-deux villages, soit
douze mille personnes, et le nombre de convertis augmente. De nouvelles
missions sont ouvertes. Mais la proximité des Pères français avec
les Hurons fait des premiers la cible de leurs ennemis séculaires, les
Iroquois. En 1642, les Mohawks capturent ainsi le chirurgien René
Goupil, un donné, et le Père Isaac Jogues. Le premier est massacré. Le
second, mutilé, est réduit en esclavage jusqu’à son enlèvement par des
Hollandais, qui le ramènent en France. Il repart bientôt pour le Québec
où il est envoyé en ambassade auprès des Mohawks en 1646. C’est là-bas
qu’il meurt assassiné. Malgré ces exactions, la mission se
poursuit et se développe encore. En 1648, on comptabilise dix-huit Pères
dirigeant onze missions réparties sur le territoire. Dans l’année, ils
baptisent même jusqu’à mille huit cents personnes. Forts de ce succès de
la grâce, ils attendent des renforts venus de France pour travailler à
la moisson. De leur côté, les Iroquois poursuivent leur guerre et
assassinent le Père Daniel. S’ensuivent plusieurs attaques contre les
missions et la capture, puis la mort, des autres Pères dont Jean de
Brébeuf, dans des conditions atroces. Durant l’été 1650, c’est
l’hallali?: les missions disparaissent les unes après les autres sous
les flammes. Les Hurons, amis des Français, sont décimés, et les Pères
jésuites presque tous martyrisés ou tués. Les derniers rescapés gagnent
les abords de Québec. La mission des religieux française semble
s’ané-antir dans les flammes et le sang. Mais de ce sang des martyrs
mêlé à la terre, va surgir, vingt-cinq ans plus tard, le destin
exceptionnel de Kateri Tekakwitha, «?la Geneviève de la Nouvelle-France?».
Cyril Lepeigneux
(1) Les Mohawks sont une tribu iroquoise.
(2) Laïcs qui remplissent le rôle de Frères coadjuteurs en pêchant, chassant, cultivant la terre.
Kateri, un modèle de piété
Pour mieux connaître Kateri Tekakwitha, il
faut se plonger dans les relations, ces lettres que les Pères
missionnaires s’envoyaient. C’est ce qu’a fait le chanteur français
Daniel Facérias en 2002, pour préparer son spectacle lors des JMJ de
Toronto?: «?Après avoir tué Jean de Brébeuf, Cendre-Chaude se sent
mal et grimpe dans un arbre pour retrouver son calme. Là, il voit “le
visage du dieu du grand prêtre blanc”. Saisi par le Christ, il est
chassé du village. C’est lui qui, plus tard, sauvera Kateri en
l’enlevant de chez son oncle pour la mettre à l’abri dans la mission des
Pères jésuites?». En effet, après la mort de ses
parents, Fleur-de-la-Prairie et Cerf-Agile, et de son petit frère, tous
emportés par la petite vérole, la fillette est recueillie par un de ses
oncles. Celle qui sera baptisée sous le nom de Kateri (dérivé de
Catherine) se souvient des chants et prières que lui fredonnait sa mère.
Cette dernière avait découvert la foi au contact de colons français du
côté de Trois-Rivières, en aval de Montréal. Kateri n’a donc pas été
convertie par les Pères jésuites, mais elle a été enseignée par sa
mère?: cela désamorce les accusations de certains Amérindiens, qui la
suspectaient de traîtrise. Kateri n’a rien dit, rien
écrit. Mais elle est cette Amérindienne par qui Dieu parle aux
Amérindiens. Dans les relations, on apprend qu’elle a vécu comme Thérèse
de Lisieux. Pas dans un monastère, même si elle avait proposé d’en
fonder un, mais dans l’abandon à Dieu, la chasteté, la charité et
l’ascèse. «?C’était une contemplative, poursuit Daniel Facérias, ce qui étonnait les Jésuites, confrontés à la qualité de sa prière, de son oraison, de son silence et de sa contemplation. » Kateri avait bien une âme d’Amérindienne pour qui la Nature est le temple de Dieu.
Cyril Lepeigneux
Ronald Deacon Boyer : « Kateri va unir notre peuple »
- Famille Chrétienne
- 20/10/2012
- Numéro 1814
- Par Propos recueillis par Cyril Lepeigneux
Cet Amérindien est diacre du Centre Kateri, dans la réserve
indienne de Kahnawake. Il est vice-postulateur de la cause de
canonisation de Kateri Tekakwitha.
Comment les Amérindiens ont-ils «?intégré?» la foi catholique?? Nous
sommes nés en tant qu’êtres humains remplis et guidés par l’esprit du
bien (le «?Grand Esprit?»). Dans notre langue, il n’y a pas de
méchanceté. Pour exprimer la colère avec des gros mots, nous devons
emprunter à votre langue. D’instinct, nous faisons du bien aux autres
comme nous le ferions à nous-mêmes. Nous avons été éduqués depuis notre
petite enfance à ne regarder que le bon chez les autres, à ne faire
que le bien pour les autres, à ne dire que du bien des autres, à ne pas
nuire à leur réputation. Quand quelqu’un fait du mal, ses enfants
innocents ont à subir les conséquences de ses actes. Notre peuple a
toujours rendu grâce au lever du soleil, appelant des bénédictions pour
être guidé. Avant même de présenter nos demandes au Créateur, et
sachant qu’Il y accède, nous avons l’habitude de Lui rendre grâce. Le
soir, nous remercions pour tout ce que nous avons reçu, et Lui demandons
aussi de veiller sur notre communauté. Toutes ces raisons
expliquent pourquoi nous avons accepté la foi catholique. Parce qu’elle
parle de Dieu de la même manière que nous Le connaissions dans notre
propre spiritualité. Est-il vrai qu’aujourd’hui, votre peuple revient à ses anciennes croyances?? La
majeure partie de notre peuple n’a pas abandonné ses anciennes
coutumes. La plupart ont accepté la foi catholique et continuent à
pratiquer selon leurs anciennes coutumes pour devenir de meilleurs
chrétiens et pour être meilleurs humainement. Le monde ferait
mieux de revenir à ses coutumes ancestrales, parce que c’est là que
chacun a appris à vivre en harmonie avec la terre nourricière et à ne
pas mépriser ses contemporains. C’est dans notre culture (et vous, dans
la vôtre) que nous apprenons comment vivre en harmonie les uns avec les
autres. Notre Seigneur Jésus élève notre culture, la purifie, et nous
montre comment partager nos talents avec les autres et rejoindre ceux
d’entre nous qui sont les plus démunis. La canonisation de Kateri est-elle une bonne chose pour les habitants de la réserve?? Oui, la reconnaissance de Kateri Tekakwitha
par l’Église catholique est une bonne chose. Nous l’avons tellement
attendue?! Beaucoup d’Amérindiens traditionnels vont à Rome pour rendre
hommage à Kateri. Tous ceux que je connais se réjouissent qu’elle soit
élevée au plus haut rang par l’Église catholique. C’est elle qui fera
l’unité de notre peuple, divisé depuis trop longtemps. C’est aussi
l’occasion de montrer aux hommes blancs que nous, les Amérindiens,
sommes des personnes capables de spiritualité. Nous ne sommes ni des «?brûleurs de wagons?» ni des personnes paresseuses?! Comment Kateri peut-elle vous aider à annoncer le Christ?? Ces
vingt-neuf dernières années, Kateri m’a aidé dans mon ministère à
parler plus facilement de Dieu à des personnes de Montréal, de tout le
Canada, et même aux États-Unis. Mon ministère m’amène régulièrement à
présider des rassemblements, spécialement avec des personnes de
cultures différentes. Jusqu’à aujourd’hui, Kateri a été mon guide. Et
elle continuera à l’être.
Propos recueillis par Cyril Lepeigneux

La Mohawk Kateri Tekakwitha sera canonisée à l'automne prochain
Vatican — La Mohawk Kateri Tekakwitha, enterrée à Kahnawake dans la
région de Montréal, sera canonisée le 21 octobre, a annoncé samedi
dernier le pape Benoît XVI.
Kateri Tekakwitha, qui a passé la majeure partie de sa vie dans le
nord de l'État de New York, deviendra la première Amérindienne à être
sacrée sainte. Six autres personnalités seront également canonisées au
cours de la cérémonie l'automne prochain, qui doit être célébrée au
Vatican.
Le pontife a déjà sanctionné les miracles qu'aurait accomplis
l'Amérindienne, ce qui constitue la dernière étape sur le parcours vers
la sainteté. Surnommée le «Lys des Mohawks», Kateri Tekakwitha est née
dans ce qui deviendra l'État de New York en 1656.
Les restes de Kateri Tekakwitha gisent dans un tombeau de marbre à
l'église Saint-François-Xavier, à Kahnawake, près de Montréal.
Le diacre de l'église de Kahnawake, Ron Boyer, a souligné l'ardeur avec
laquelle la communauté avait travaillé pour que l'Amérindienne soit
faite sainte.
Il s'est déclaré satisfait, ajoutant en entrevue samedi qu'il songeait
désormais à se reposer. M. Boyer a indiqué avoir travaillé à cette cause
pendant les 29 dernières années, avec l'aide de son épouse et de leur
ministère.
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Richard
Smith, a quant à lui indiqué que la communauté canadienne s'unissait à
leurs «frères et soeurs américains pour accueillir cette joyeuse
nouvelle», soulignant que Kateri Tekakwitha était un symbole de l'Église
catholique d'un côté comme de l'autre de la frontière.
L'autochtone est décédée en 1680, à l'âge de 24 ans, et le processus de
sa canonisation a été amorcé il y a plus d'un siècle, en 1884.
Elle avait été déclarée vénérable en 1943. Le pape Jean-Paul II l'avait
béatifiée en 1980, faisant d'elle la «première autochtone d'Amérique» à
recevoir ce titre.
La jeune femme a connu une vie difficile, ayant perdu mère, père et
frère de la variole alors qu'elle n'avait que quatre ans. L'enfant, qui a
gardé des cicatrices de la maladie, a été recueillie par son oncle et
sa tante et a eu ses premiers contacts avec le christianisme par
l'entremise de missionnaires. La Mohawk a embrassé la foi catholique
avec ferveur après avoir été baptisée, à l'âge de 18 ans. Kateri
Tekakwitha a continué à croire à la religion catholique, malgré une vive
opposition, avant de s'installer dans la région actuelle de Kahnawake.
On prétend que ses cicatrices ont disparu à sa mort, révélant sa grande
beauté, et que plusieurs personnes malades, qui avaient assisté à ses
funérailles, ont par la suite guéri. La vision de Kateri Tekakwitha
serait apparue à deux personnes dans les semaines suivant sa mort.
Le pape Benoît XVI a fait l'annonce de la canonisation à venir de
l'Amérindienne samedi au Vatican, après avoir nommé 22 nouveaux
cardinaux, dont l'archevêque de Toronto, Mgr Thomas Collins. |