" ...Nous invitons les catholiques à lire ce rapport, à le lire avec nous. Nous avons invité aujourd’hui des personnes représentatives des institutions de notre pays. Le résultat du travail de la CIASE intéresse toute la société. Il met gravement en cause l’Église catholique ; il apporte aussi des éléments de travail et de réflexion pour toutes les composantes de notre vie sociale." Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Archevêque de Reims, Président de la Conférence des évêques de France"
0:00:00 Introduction d'Olivia Mons, porte-parole de la Fédération France Victimes et de Jean-Marc Sauvé, président de la CIASE 0:03:40 Prise de parole d'Alice Casagrande, membre de la CIASE 00:12:44 Prise de parole de François Devaux, président de La Parole Libérée 00:27:10 Présentation du rapport par Jean-Marc Sauvé 01:18:19 Remise du rapport de Jean-Marc Sauvé aux deux mandants : Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), et sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) 01:20:28 Prise de parole de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France 01:31:15 Prise de parole de sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF)
01:41:10 Conférence de presse, questions-réponses avec Jean-Marc Sauvé et des membres de la CIASE
Rapport de la Ciase : la réaction du Pape François
Dans un
communiqué publié mardi 5 octobre, quelques heures après la présentation
du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église de France, le
Saint-Siège évoque la «douleur» du Pape et toute sa proximité avec les
victimes de ces crimes.
«Le Saint-Père a été
informé de la sortie du rapport de la Ciase, à l’occasion de ses
rencontres, ces jours derniers, avec les évêques français en visite ad
limina. Et c’est avec douleur qu’il a pris connaissance de son contenu», a informé dans une déclaration Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
«Ses pensées se tournent en premier
lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et
gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers
l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable
réalité et unie à la souffrance du Seigneur pour ses enfants les plus
vulnérables, elle puisse entreprendre la voie de la rédemption», affirme encore Matteo Bruni.
«Par ses prières, le Pape confie au
Seigneur le Peuple de Dieu qui est en France, tout spécialement les
victimes, pour qu’Il leur accorde le réconfort et la consolation et afin
que, avec la justice, puisse s’accomplir le miracle de la guérison».

Remise
du rapport de la CIASE à l’Église de France : “honte, gratitude,
détermination”, assurent la Conférence des évêques et la Conférence des
Religieux et Religieuses de France
Au
nom de la Conférence des évêques de France et de la Conférence des
Religieux et Religieuses de France, nous avons reçu aujourd’hui le
rapport rédigé par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans
l’Église (CIASE) que nos Conférences avaient demandé à M. Jean-Marc
Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État, de présider,
constituer et piloter.Nous voulons avant tout remercier M. Sauvé
et l’ensemble de la commission, ainsi que les équipes qu’elle s’est
adjointes, pour leur immense et indispensable travail. Nous mesurons
combien il a pu éprouver chacune et chacun. Ses résultats sont
extrêmement lourds. Ils montrent une réalité effroyable que nous ne
pouvions imaginer en termes de nombre de victimes, de pourcentage de
prêtres et religieux auteurs de ces crimes, de défaillances qui ont
rendu possible que certains parviennent à sévir durant des décennies et
que si peu soient poursuivis.Devant tant de vies brisées, souvent détruites, nous avons honte et sommes indignés.Notre
pensée et notre immense peine, comme femmes et hommes, comme évêques ou
supérieures et supérieurs d’instituts religieux, vont avant tout aux
personnes victimes ; celles qui ont pu parler, celles qui n’ont pu le
faire encore ou ne le pourront jamais et celles qui sont mortes. Rien ne
peut justifier qu’elles n’aient pas été entendues, crues, soutenues, ni
que la plupart des coupables n’aient pas été signalés et jugés.Nous
mesurons plus que jamais le courage des personnes victimes qui ont osé
parler et nous exprimons notre profonde reconnaissance à celles et ceux
qui ont accepté de travailler à nos côtés.Nous redisons
solennellement notre détermination à mettre en œuvre les orientations et
les décisions nécessaires afin qu’un tel scandale ne puisse se
reproduire. Nous remercions vivement celles et ceux qui nous y aident.Nous savons que le chemin est encore long pour espérer mériter le pardon des victimes et qu’il nous faut « faire nos preuves ».Nos
deux conférences, celles des évêques et celle des religieuses et
religieux, vont chacune étudier ce rapport et l’ensemble des 45
recommandations de la CIASE. L’Assemblée plénière des évêques et
l’assemblée générale de la CORREF qui se tiendront au mois de novembre
permettront d’adopter les mesures qui paraîtront justes et nécessaires
en fonction des décisions déjà prises par chacune de nos conférences.Nous
encourageons vivement l’ensemble de l’Église catholique en France,
paroisses, mouvements, communautés religieuses, etc., à prendre
connaissance du rapport de la CIASE, aussi douloureux soit-il, et à
inviter leurs membres à en parler les uns avec les autres. C’est là
notre devoir moral pour les personnes victimes et leurs proches et aussi
pour les générations à venir : regarder cette terrible réalité pour
pouvoir ensemble y faire face et travailler à une Église plus digne de
l’humanité et du Christ qu’elle annonce.Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort,archevêque de Reims,Président de la Conférence des évêques de FranceSoeur Véronique Margron, op,Présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France
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Diocèse de Tours
Communiqué de presse du 5 octobre 2021
Ce mardi 5 octobre est un jour sombre pour l’Église Catholique en France. La CIASE, Commission Indépendante sur les Abus sexuels dans l’Église, mandatée par les évêques de France, a remis son rapport à la Conférence des Évêques de France et à la Conférence des Religieux et Religieuses de France. Ce rapport met en lumière la question dramatique de la pédocriminalité dans l’Église. Il éclaire ce qui s’est passé et la manière de traiter les affaires, évalue les mesures déjà prises et fait des recommandations. Il va nous falloir l’accueillir, le comprendre et agir en conséquence. Au moment où ce travail est remis, nous pensons bien entendu, et avant toutes choses, aux victimes d’abus, à leurs vies brisées et à la manière de les accompagner. Nous pensons aux membres de la CIASE et au travail rigoureux et éprouvant qui a été accompli. Nous pensons aux fidèles qui découvrent pour beaucoup cette dimension enfouie de la vie de notre Église. Nous pensons aussi aux prêtres blessés de voir leur ministère abîmé. Depuis une vingtaine d’années, les Évêques de France ont pris des mesures contre la pédocriminalité. La publication du rapport de la CIASE constitue une nouvelle étape forte et décisive dans ce processus. Cette étape est douloureuse, mais profondément purifiante et nécessaire. En faisant ainsi la lumière, elle doit nous conduire à nous interroger sur notre vie ecclésiale et à tout mettre en oeuvre pour que l’Église soit une maison sûre. Elle exige une conversion dans nos manières de faire vivre notre Église. C’est ainsi seulement que le message de l’Évangile pourra continuer à être annoncé.
Mgr Vincent JORDY, Archevêque de Tours
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