Le Baptême de Jésus a lieu dans les eaux du Jourdain. Il met en scène Jean appelé justement le Baptiste, qui était le cousin de Jésus.  Jean est un prophète, le dernier avant Jésus.

Comme tous les prophètes qu’ils l’ont précédé, Jean annonce le Royaume de Dieu. Lui, présente une double particularité : celle de pratiquer un Baptême de purification et de conversion. Mais aussi, celle de reconnaitre en Jésus « celui qui est plus fort que moi, celui pour qui je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales » (Mc. 1, 7). Il reconnait en lui, celui que le peuple d’Israël attendait depuis si longtemps, le Sauveur, le Messie. Et cette fois, cet avènement est proche, n’a jamais été aussi proche.

                Et Jean Baptiste annonce quelque chose d’entièrement nouveau : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint » ! Et cela change tout ! Radicalement tout ! Le Baptême institué par Jésus est celui du Fils de Dieu, de Celui qui ne vient pas seulement purifier mais fondamentalement sauver tous ceux qui le reçoivent.

                Et les symboles de ce changement, donnés tant dans les textes de Marc que de Mathieu, sont ainsi relatés : lorsque Jean baptise Jésus dans le Jourdain « aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer… » (façon de dire la venue de Dieu et sa manifestation – depuis les derniers prophètes, pour le peuple d’Israël, « les cieux s’étaient fermés » et ils commençaient à bien désespérer de son retour – cf. Isaïe 63, 19). Cette fois « les cieux s’ouvrent à nouveau ». Dieu revient parmi son peuple, revient communiquer avec lui. Et puis il vit «…l’Esprit descendre sur lui comme une colombe », et enfin il entend la voix du Père venant des cieux désignant Jésus « Tu es mon fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie » dit Marc alors que Mathieu dit « en lui, j’ai mis tout mon amour ».

Jésus est bien le Messie.  Lors du Baptême de Jésus, les trois personnes de la Trinité sont là : un Dieu trois fois saint qui vient donner tout son Amour aux hommes.

                Car cette fois, si le lien de communication entre Dieu et son peuple est rétabli, cette relation s’élargit à tous les hommes. Jésus vient parmi les hommes pour sauver tous les hommes. Le Baptême de Jésus ouvre « le champ » du Salut à l’humanité toute entière. La Bonne Nouvelle de ce Salut devient universelle.

                C’est un commencement nouveau en écho au commencement de l’humanité rapporté dans le livre de la Genèse le premier livre de la Bible. Le mot « Baptême » vient d’un mot grec qui veut dire « plonger ». Jésus, lors de son Baptême, est plongé dans l’eau du Jourdain. Lors de tout Baptême, celui qui est baptisé est « plongé » dans une vie nouvelle. Il renait pour devenir enfant de Dieu.

                Comme la naissance de Jésus du côté de Bethleem, le Baptême de Jésus est à la fois humble et presque ordinaire (Jésus rejoint les hommes pauvrement dans leur humanité et partage leur quotidien) et un évènement « extraordinaire », divin (Jésus vient proposer aux hommes, à sa suite, de se transformer, de renaitre, de se laisser conduire vers Dieu).

                La démarche des catéchumènes adultes aujourd’hui vers le Baptême est parfaitement le reflet de ce « commencement » nouveau, de cette « plongée » pour renaitre à une vie nouvelle vers et avec Dieu. Et ces catéchumènes, de plus en plus nombreux en France, sont le signe de cette Eglise du Christ qui n’en finit pas de renaitre, de commencer. Cette année, lors de la prochaine veillée pascale 2018, deux adultes catéchumènes de notre Doyenné recevront ainsi le Baptême puis les Sacrements de Confirmation et de l’Eucharistie, l’un à Fondettes et l’autre à Neuillé Pont Pierre.

Et pour les chrétiens, baptisés depuis longtemps, depuis tout enfant, si nous nous souvenions de notre date de Baptême (comme nous nous souvenons de notre date de naissance), ce à quoi nous  invite le Pape François ; ne témoignerions nous pas ainsi de notre vrai « commencement » d’enfant de Dieu qui nous a rejoint au cœur de notre humanité pour la diviniser.

Jean-Yves DAUVILLON