D'où viennent
les indulgences ? Pourquoi ont-elles posé problème ? Comment l'Eglise
a-t-elle essayé d'y remédier ? Quel sens faut-il leur donner ? Et quelle
différence y-a-t-il entre le pardon et l'indulgence ?
A toutes ces questions, et à bien d'autres, Mgr Jordy a répondu mercredi 5 février. Retrouvez ci-dessous sa conférence :
Qu'en dit le pape François ?
Dans la bulle d'indiction du Jubilé 2025, le pape en parle dans les termes suivants :
L’indulgence, en effet, permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée.
Ce n’est pas un hasard si, dans l’Antiquité, le terme « miséricorde »
était interchangeable avec le terme « indulgence », précisément parce
que celui-ci entend exprimer la plénitude du pardon de Dieu, qui ne
connaît pas de limites.
Le Sacrement de Pénitence nous assure que Dieu
pardonne nos péchés. Les paroles du psaume reviennent avec leur force de
consolation : « Il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute
maladie ;Il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de
tendresse ; […] Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et
plein d’amour ; […] Il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous
rend pas selon nos offenses. Comme le ciel domine la terre, fort est son
amour pour qui le craint ; aussi loin qu’est l’orient de l’occident, Il
met loin de nous nos péchés » (Ps 103, 3-4.8.10-12).
La Réconciliation sacramentelle
n’est pas seulement une belle opportunité spirituelle, mais elle
représente une étape décisive, essentielle et indispensable sur le
chemin de foi de chaque personne. C’est là que nous permettons au
Seigneur de détruire nos péchés, de guérir nos cœurs, de nous élever et
de nous étreindre, de nous faire connaître son visage tendre et
compatissant.
En effet, il n’y a pas de meilleure façon de connaître Dieu que de se laisser réconcilier par Lui (cf.
2 Co 5, 20), en savourant son pardon. Ne renonçons donc pas à la
Confession, mais redécouvrons la beauté du sacrement de la guérison et
de la joie, la beauté du pardon des péchés !
Cependant, comme nous le savons par expérience personnelle, le péché “laisse des traces”, il entraîne des conséquences : non seulement externes dans la mesure où il s’agit des conséquences du mal commis, mais aussi internes,
dans la mesure où « tout péché, même véniel, entraîne un attachement
malsain aux créatures, qui a besoin de purification soit ici-bas, soit
après la mort dans l’état qu’on appelle purgatoire ». [18] Il reste donc, dans notre humanité faible et attirée par le mal, des “effets résiduels du péché”. Ceux-ci sont éliminés par l’indulgence,
toujours par la grâce du Christ, qui est, comme l’a écrit saint Paul
VI, « notre “indulgence” ». [19] La Pénitencerie apostolique publiera
les dispositions permettant d’obtenir et de rendre effective la pratique
de l’Indulgence jubilaire.
Une telle expérience de pardon ne peut qu’ouvrir le cœur et l’esprit à pardonner.
Pardonner
ne change pas le passé et ne peut modifier ce qui s’est déjà passé.
Mais le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment,
sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance. L’avenir éclairé par
le pardon permet de lire le passé avec des yeux différents, plus
sereins, même s’ils sont encore embués de larmes.
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