« Il n’y aura plus de week-end de mansuétude ». Gérald Darmanin a été formel au micro de France Info, vendredi 13 novembre au matin. Alors que des centaines de catholiques se sont réunis devant plusieurs cathédrales dimanche dernier pour demander la levée de l'interdiction des messes (ils étaient environ 600 fidèles à Nantes et à Versailles) , le ministre de l’Intérieur entend durcir les règles pour les prochains jours. Des rassemblements sont pourtant prévus ce week-end dans une trentaine de villes en France après la décision du Conseil d'Etat de ne pas revenir sur l'interdiction des messes.

Communiqué de la Conférence des Evêques de France du 7 novembre 2020
La
Conférence des évêques de France (CEF) et Mgr Éric de Moulins-Beaufort,
archevêque de Reims, président de la CEF, prennent acte de la décision
du juge des référés du Conseil d’État rejetant leur requête contestant
le décret n° 2020- 1310 du 29 octobre 2020 comme portant atteinte à la
liberté de culte. Le juge a rappelé
que la liberté de culte était une liberté fondamentale et qu’elle
s’exerçait tant individuellement que collectivement. Il a rejeté le
recours en s’appuyant uniquement sur un motif sanitaire. La
Conférence des évêques de France et Mgr Éric de Moulins-Beaufort
resteront vigilants face à toute limitation de la liberté de culte dans
un temps où, pour des raisons sécuritaires, les pouvoirs publics veulent
renforcer leur surveillance de tous les cultes. Les
évêques déplorent avant tout que les fidèles demeurent ainsi dans
l’impossibilité de participer à la messe, sommet de leur foi et
rencontre irremplaçable avec Dieu et avec leurs frères. Demander
à pouvoir assister à la messe n’a rien d’une revendication catégorielle
: la prière de l’Église catholique est universelle. Dans sa liturgie,
elle supplie Dieu pour la paix et pour le bien de tous les peuples, sans
oublier ceux qui exercent l’autorité et ont en charge le bien commun. «
Que chacun obéisse aux autorités » dit saint Paul (Romains 13, 1) :
avec regret et conscient de l’effort spirituel qu’il demande, le Conseil
permanent de la Conférence des évêques de France demande aux fidèles et
aux prêtres de respecter cette décision. Les
églises restant ouvertes, elles sont des lieux qu’il faut habiter et où
l’on peut venir pour se recueillir, prier, adorer le Seigneur et y
recevoir les sacrements comme celui de la Réconciliation. Le
juge des référés a précisé que des instructions avaient été données par
les pouvoir publics pour que toute personne puisse se rendre dans une
église proche de son domicile sans condition de distance et en cochant,
dans l’attestation de déplacement, la case « motif familial impérieux ».
Les ministres du culte peuvent continuer à recevoir des fidèles à et se
rendre au domicile de ceux-ci comme dans les établissements dont ils
sont aumôniers. Les paroisses et les
communautés sauront une nouvelle fois faire preuve d’ingéniosité pour
nourrir la vie spirituelle de tous, même à distance, accompagner les
enfants dans leur parcours catéchétique, soutenir les personnes âgées et
isolées, servir les pauvres et les personnes en situation de précarité.
Les évêques n’oublient pas les fidèles qui attendaient la célébration
de leur baptême, de leur confirmation et de leur mariage Le
juge des référés a particulièrement tenu compte du fait que les règles
actuelles vont faire d’ici le 16 novembre « l’objet d’un réexamen de
leur caractère adapté et proportionné, ce qui suppose l’engagement à
bref délai d’une concertation avec l’ensemble des représentants des
cultes, destinée à préciser les conditions dans lesquelles ces
restrictions pourraient évoluer ». La Conférence des évêques attend avec impatience la concertation annoncée. |